Le Luxembourg affiche le niveau de surqualification le plus bas de l'UE

Giulia Squillace, Unsplash
Selon Eurostat, en 2024, le Luxembourg aura le plus faible taux de travailleurs "surqualifiés" de tous les pays de l'Union européenne : seuls 4,7 % des travailleurs ont un niveau d'éducation supérieur aux exigences de leur poste. Ce chiffre contraste fortement avec la moyenne européenne de 21,5 %, et surtout avec des pays comme l'Espagne et la Grèce, où un travailleur sur trois occupe un poste qui ne correspond pas à son niveau d'éducation.
Ce phénomène, connu sous le nom de surqualification, indique souvent un déséquilibre entre le système éducatif et le marché du travail. Au Luxembourg, au contraire, il existe une harmonie entre les diplômes et la réalité du travail, ce qui témoigne d'une grande précision dans le recrutement et d'une structure économique capable d'absorber efficacement les personnes qualifiées.
Le niveau de surqualification au Luxembourg présente des différences minimes en fonction du sexe et de l'âge : 5,1 % chez les femmes et 4,3 % chez les hommes. Les jeunes (25-34 ans) affichent un taux encore plus bas de 3,7 %, tandis que les catégories plus âgées (35+) ont un taux légèrement plus élevé de 4,6 %. Cela peut indiquer à la fois un profilage plus précis dans les nouveaux programmes éducatifs et une meilleure planification de l'emploi dans les nouvelles générations.
En 2024, le taux d'emploi des personnes en âge de travailler au Luxembourg est de 74,2 %, soit 0,4 point de pourcentage de moins qu'un an plus tôt. Ce taux est légèrement inférieur à la moyenne de l'UE (75,8 %), mais nettement supérieur à celui de la Belgique, par exemple (72,3 %).
Le principal moteur de la croissance de l'emploi au cours des 15 dernières années a été l'activation des femmes : alors qu'en 2009, seules 61,5 % des femmes avaient un emploi, elles seront 71,4 % en 2024. En revanche, le taux d'emploi des hommes a chuté de 79 % à 76,9 % au cours de la même période, ce qui correspond toutefois à la tendance européenne.
Cette transformation reflète des changements profonds dans la structure de la société et du marché du travail : des formes d'emploi flexibles, une part croissante du secteur des services et l'amélioration des conditions permettant de concilier travail et famille sont autant de facteurs qui contribuent à l'intégration des femmes dans l'économie.
Un examen comparatif à travers l'UE donne une image intéressante : le taux d'emploi féminin le plus élevé se trouve en Estonie (80,9 %) et en Suède (79,9 %), ce qui n'est pas surprenant pour des pays qui bénéficient d'un soutien social fort et de politiques d'égalité entre les sexes. À l'opposé, on trouve l'Italie (57,4 %) et la Grèce (59,9 %), où le modèle familial traditionnel est encore dominant.