Bienvenue dans le royaume silencieux des cimetières du Luxembourg, où l’histoire murmure parmi les tombes et les ombres dansent à la lumière de la lune. Ici, chaque pierre tombale raconte une histoire, souvent plus vivante que les vivants eux-mêmes ! Entre les mausolées majestueux et les sculptures mystérieuses, laissez-vous envoûter par le charme gothique et le clin d’œil malicieux de ces sanctuaires de la mémoire.
En plus de servir de dernière demeure aux défunts, les cimetières offrent un espace de commémoration et de deuil, préservent l'histoire et la mémoire culturelle d'une communauté et offrent un cadre paisible pour la réflexion et le lien avec le passé. Ils peuvent également présenter un intérêt historique et architectural.
Avant de découvrir les cimetières les plus emblématiques du pays, faisons un tour d'horizon des pratiques funéraires historiques et de la législation actuelle des cimetières au Luxembourg. Comprendre ces aspects est essentiel pour apprécier pleinement l'importance culturelle et patrimoniale des cimetières au Luxembourg, véritables gardiens de la mémoire collective.
Les pratiques funéraires primitives au Luxembourg étaient marquées par des rites simples, souvent influencés par la nature et les croyances animistes. Avec l'arrivée du christianisme, les coutumes funéraires traditionnelles ont évolué, intégrant des influences religieuses importantes. Les cérémonies du Jour des Morts, célébrées chaque 2 novembre, sont un moment fort où les Luxembourgeois honorent leurs défunts par des prières et des visites aux cimetières, illuminant les tombes de bougies.
Historiquement, la transition vers des systèmes de cimetières plus structurés a été influencée par des réformes sanitaires et religieuses, conduisant à l'établissement de cimetières municipaux et paroissiaux distincts. Aujourd'hui, on distingue différents types de cimetières au Luxembourg, allant des cimetières urbains aux cimetières militaires, en passant par des sites commémoratifs spécifiques.
Les cimetières au Luxembourg ne sont pas seulement des lieux de sépulture, mais aussi des espaces de réflexion et de souvenir pour la communauté. Les pratiques funéraires modernes, respectueuses des traditions tout en intégrant des éléments contemporains, reflètent l'évolution de la société luxembourgeoise et son respect profond pour ses ancêtres.
Deux moments clés ont marqué la législation funéraire au Luxembourg. Tout d'abord, l'adoption de la loi du 24 juillet 2004, qui a réformé la législation funéraire pour réglementer les services funéraires et les cimetières. Cette loi garantit la qualité des services et le respect des traditions funéraires, assurant une gestion professionnelle et digne des cimetières au Luxembourg.
Ensuite, la loi du 17 juillet 2009 a réformé la législation sur les établissements classés, incluant des dispositions spécifiques pour les services funéraires et les crématoriums. Cette loi vise à moderniser et à encadrer les pratiques funéraires, tout en prenant en compte les évolutions sociales et environnementales.
Les entités municipales et gouvernementales jouent un rôle crucial dans l'application de ces lois, assurant la gestion et la maintenance des cimetières, ainsi que le respect des réglementations.
Des initiatives pour des enterrements écologiques sont également en cours, visant à réduire l'impact environnemental des pratiques funéraires. Ces initiatives comprennent l'utilisation de cercueils biodégradables et la promotion de cimetières naturels, contribuant ainsi à la préservation de l'environnement.
Au Luxembourg, les cimetières reflètent la diversité culturelle et historique du pays. Voici un aperçu des différents types de cimetières que l'on peut y trouver :
Chaque type de cimetière au Luxembourg joue un rôle unique dans la commémoration des défunts et la préservation de l'histoire et des traditions locales. Dans les sections suivantes, nous examinerons en détail certains des cimetières les plus importants du pays, tout en explorant des cimetières de différents types.
Les cimetières civils et religieux au Luxembourg sont des lieux où se mêlent histoire, culture et traditions. Ils témoignent de la diversité spirituelle et de l'unité communautaire à travers leurs sépultures soigneusement entretenues et leurs paysages paisibles. Chaque cimetière, qu'il soit laïc ou religieux, offre un espace sacré pour le souvenir et la contemplation.
Le cimetière de Bonnevoie se trouve dans l'un des quartiers les plus diversifiés, peuplés et multiculturels de la ville de Luxembourg. Situé derrière la gare centrale, Bonnevoie était autrefois un quartier habité principalement par des Luxembourgeois, des Italiens, puis des Portugais, tous issus de la classe ouvrière.
Les plus anciennes tombes du cimetière de Bonnevoie remontent à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Les pierres tombales sont généralement grandes et hautes, en pierre ou en marbre, ornées de croix, de statues du Christ, et de diverses représentations de la Vierge Marie. Bonnevoie abrite de nombreuses tombes d'émigrants venus des pays du sud de l'Europe et de leurs descendants, avec des formes variées et des matériaux de construction aux couleurs différentes.
Ce lieu accueille une grande diversité d'émigrants venus d'Europe de l'Est, d'Asie et d'Afrique, pratiquant différentes religions comme le christianisme, l'islam et d'autres croyances.
Date d’établissement : 1882
Chaque arbre dans ce cimetière comporte dix emplacements, qui font office de concession. Les personnes doivent être incinérées et peuvent choisir que leurs cendres soient dispersées au pied de l'arbre ou dans le cimetière. Le dépôt des cendres peut être accompagné ou non d'une cérémonie religieuse. Si le défunt choisit d'être veillé au pied de son arbre, une plaque commémorative avec son nom, prénom, date de naissance et de décès sera installée.
Date d’établissement : 2014
Peu après, le premier cimetière juif du Luxembourg fut créé en 1817. Il accueillit les premiers membres de la communauté juive d'Ettelbruck et resta en usage jusqu'en 1884, lorsque le cimetière de Bellevue prit le relais.
Date d’établissement : 1817
La première famille juive est arrivée à Ettelbruck en 1810. Plus tard, le 17 mars 1865, Joseph Cahen, au nom de la communauté juive vivant à Ettelbruck, acheta un jardin de 8 acres dans le but de construire une synagogue, situé à l'actuelle rue de Warken. La synagogue fut consacrée en 1870.
Ce n'est qu'en 1880 que le conseil municipal autorisa la construction d'un cimetière juif au "Ditgesbaach". Le 11 juin 1882, Auguste Levy, fils de Feis Levy et Rosine Kahn, âgé de huit ans, fut le premier à être enterré dans le nouveau cimetière. Ce cimetière est encore en usage aujourd'hui. Le dernier enterrement y a eu lieu en 2007.
Date d’établissement : 1881
Luxembourg, avec son riche passé militaire, a joué un rôle crucial durant la Seconde Guerre mondiale, devenant le théâtre de combats intenses. Aujourd'hui, plusieurs cimetières historiques commémorent cet héritage. Le Luxembourg American Cemetery and Memorial à Hamm honore les soldats américains tombés pendant la libération du pays. Le Cimetière de Notre-Dame à Luxembourg-Ville abrite les sépultures de personnalités illustres de l'histoire luxembourgeoise. Le Sandweiler German War Cemetery rend hommage aux soldats allemands tombés lors des conflits mondiaux.
Chacun de ces lieux est non seulement un sanctuaire pour les défunts, mais aussi un témoignage poignant de l'histoire militaire et des sacrifices consentis pour la liberté et la paix. Ci-dessous, nous examinerons plus en détail ces cimetières et d'autres cimetières historiques du pays.
Fondé le 29 décembre 1944 par la 609e Compagnie de l'Intendance du Troisième Armée américain, le cimetière témoigne des efforts des forces alliées pour contrer l'offensive désespérée de l'ennemi lors de la Bataille des Ardennes, l'une des plus importantes de la Seconde Guerre mondiale. Le cimetière abrite les tombes de 5 070 militaires, nombreux ayant péri lors de la bataille des Ardennes et de l'avancée vers le Rhin. Parmi les personnalités importantes reposant ici se trouve le général George S. Patton, symbole emblématique de l'effort de guerre américain en Europe.
Date d’établissement : 1944
L'origine de ce cimetière est étroitement liée à la création du Luxembourg American Cemetery mentionné précédemment. Après les combats, le service funéraire américain exhuma et regroupa les soldats tombés. Les Américains furent regroupés à Hamm, où le Luxembourg American Cemetery fut créé, tandis que les Allemands furent enterrés à Sandweiler, à moins de deux kilomètres de là. Lorsque les travaux américains furent terminés, le cimetière allemand comptait déjà 5 599 tombes.
En 1952, le gouvernement de la République fédérale d'Allemagne et le gouvernement luxembourgeois signèrent un accord sur les tombes militaires. À Sandweiler, les tombes des soldats allemands, dispersées dans 150 endroits au Luxembourg, furent regroupées, ajoutant ainsi 5 286 corps supplémentaires aux ossuaires. Le cimetière fut officiellement inauguré en 1955.
Date d’établissement : 1955
Ce cimetière date du XVIIIe siècle. En 1755, un cimetière connu sous le nom de Nikloskierfecht (Cimetière de Nicolas) fut établi près de l'église Saint-Nicolas. Cependant, cette église fut démolie en 1779. Après sa démolition, le siège de la paroisse de Saint-Nicolas fut déplacé vers l'ancienne église des Jésuites, qui est l'actuelle cathédrale de Notre-Dame de Luxembourg, et le cimetière paroissial fut transféré hors des murs de la ville, au Glacis. Le nouveau cimetière se trouvait près de la chapelle de Notre-Dame, expliquant ainsi son nom officiel.
Au cimetière se trouvent deux grands monuments : le Monument de la Résistance et de la Déportation et le Mausolée des soldats français tués pendant la Première Guerre mondiale au Luxembourg.
Un élément intéressant de ce cimetière est la présence de nombreuses tombes remarquables. Au cours des trois dernières années, environ 54 tombes ont été équipées de codes QR, permettant aux visiteurs d'accéder à des informations sur les personnalités enterrées en scannant ces codes avec leurs téléphones portables.
Date d’établissement : 1779 - 1780
Source: www.eternum.lu, www.vdl.lu, www.vdl.lu, www.fnr.lu, cemi-hera.org, lequotidien.lu, www.virgule.lu, jguideeurope.org, www.facebook.com, www.mywort.lu, www.tageblatt.lu, www.abmc.gov, fr.wikipedia.org, kriegsgraeberstaetten.volksbund.de, fr.wikipedia.org, lequotidien.lu, fr.wikipedia.org
Les sources des photos utilisées: Wikipedia, fnr.lu, Geneanet, Google Maps, U.S. Embassy in Luxembourg, Diego Marín on Unsplash