Droits de succession au Luxembourg pour les résidents et les non-résidents
Les droits de succession ont une incidence sur la part de votre héritage qui sera transmise à vos héritiers. Pour les résidents et les personnes ayant des actifs au Luxembourg, il est essentiel de comprendre ces droits afin d'assurer une planification financière adéquate et le respect de la loi. Cet article explique les particularités de l'impôt sur les successions au Luxembourg afin de vous aider à naviguer dans ce sujet complexe.
Il est essentiel d'être conscient de cette question même si vous ne résidez pas au Luxembourg, en particulier si une partie de vos biens immobiliers ou des biens immobiliers de vos proches susceptibles de vous laisser un héritage sont situés au Luxembourg. Ces biens peuvent être soumis aux droits de succession luxembourgeois.
Qu'est-ce que l'héritage légal et comment y avoir droit ?
L'héritage, d'un point de vue juridique, désigne l'ensemble des biens, droits et obligations qui sont transmis aux héritiers après le décès d'une personne. L'héritage au Luxembourg peut être établi de deux manières principales : en suivant l'ordre de succession intestat établi par la loi luxembourgeoise ou par le biais d'un testament.
Ce processus de transfert peut concerner à la fois les actifs matériels (tels que les propriétés, l'argent et les objets de valeur) et les passifs (les dettes et les obligations en cours).
En l'absence de testament, les héritiers sont désignés selon l'ordre successoral ab intestat fixé par la loi luxembourgeoise, qui comprend six ordres distincts.
1. Enfants et descendants
2. Le conjoint survivant
3. Parents et collatéraux privilégiés (frères et sœurs)
4. Ascendants ordinaires (grands-parents, arrière-grands-parents)
5. Collatéraux ordinaires (oncles, tantes, cousins)
6. L'État luxembourgeois
Les héritiers désignés peuvent accepter l'héritage purement et simplement, l'accepter sous réserve d'inventaire (qui tient compte de l'actif et du passif), le contester ou y renoncer.
Dernières volontés et documents nécessaires à la succession
En l'absence de testament, la succession sera réglée selon les ordres légaux de succession précédemment évoqués. Toutefois, une personne peut rédiger un testament pour modifier l'ordre légal des successions et donner la préférence à certaines personnes. Il est important de prendre en compte quelques points clés concernant les personnes qui peuvent faire un testament et les biens dont elles peuvent disposer dans un testament.
Une personne doit être capable d'exprimer valablement et librement sa volonté. Elle doit donc être âgée d'au moins 16 ans et être saine d'esprit. Un testament fait par une personne sous tutelle ne serait pas valable. De même, un testament rédigé par une personne qui, sans être sous tutelle, souffrait d'une incapacité mentale ou d'une faiblesse d'esprit au moment où elle a rédigé son testament, serait également invalide.
Lors de la rédaction d'un testament, il est essentiel de savoir de quelle partie de la succession on peut disposer. Certaines personnes sont protégées par la loi et ont droit à une partie de l'héritage dont elles ne peuvent être privées, appelée réserve héréditaire. La partie dont on peut disposer librement s'appelle la quotité disponible.
En droit luxembourgeois, seuls les descendants du défunt (enfants ou, si les enfants sont prédécédés, leurs enfants) ont droit à la part réservataire.
La part réservataire s'élève à la moitié de l'héritage légal si le défunt laisse un enfant, aux deux tiers s'il y a deux enfants, et aux trois quarts s'il y a trois enfants ou plus.
Impôts sur les successions au Luxembourg
L'impôt sur les successions au Luxembourg est un prélèvement imposé par le gouvernement sur le transfert d'actifs d'une personne décédée à ses bénéficiaires. Cet impôt s'applique à la valeur nette de la succession du défunt, qui comprend tous les biens, l'argent et les possessions qu'il possédait au moment de son décès.
L'objectif premier des droits de succession est de générer des recettes pour le gouvernement et de contribuer à la redistribution des richesses au sein de la société. En taxant la transmission de patrimoines importants, le gouvernement vise à réduire les inégalités économiques et à s'assurer que la richesse accumulée par une génération n'est pas entièrement transférée sans contribuer aux finances publiques.
Cela dit, il y a deux considérations cruciales à ce sujet : qui est assujetti à cette taxe et comment la taxe est calculée.
Qui est soumis à l'impôt sur les successions au Luxembourg ?
Pour comprendre qui est assujetti aux droits de succession au Luxembourg, il faut connaître les deux types d'impôts appliqués dans le cadre des héritages : les droits de succession et les droits de mutation par décès.
Comment sont calculés les droits de succession ?
Le calcul des droits de succession au Luxembourg se fait en trois étapes : déterminer la valeur de la succession, identifier les exemptions et appliquer les taux d'imposition applicables aux biens hérités. Nous allons détailler chacune de ces étapes.
Comme il existe deux impôts différents, les droits de succession et les droits de mutation par décès, il y a également deux façons de calculer la succession imposable au Luxembourg. Cependant, dans les deux cas, la succession comprend à la fois l'actif et le passif du défunt au moment du décès, le passif étant déduit de l'actif. La différence réside dans les éléments d'actif et de passif qui sont pris en compte pour chaque impôt.
Pour les droits de succession (Résidents) :
- Biens : Tous les biens immobiliers et mobiliers (meubles, voitures, actions, argent, œuvres d'art, etc.) situés tant au Luxembourg qu'à l'étranger.
- Passif : Toutes les dettes existantes au moment du décès, y compris les intérêts y afférents, telles que les dettes privées, les dettes professionnelles, les impôts impayés et les frais d'obsèques.
Pour les droits de mutation (non-résidents) :
- Biens : La valeur marchande des biens immobiliers situés au Luxembourg au moment du décès.
- Passif : Toutes les dettes liées aux biens immobiliers, y compris celles qui sont garanties par ces biens et les dettes contractées pour leur acquisition, leur amélioration ou leur entretien.
Une fois la valeur nette de l'héritage établie, l'étape suivante consiste à déterminer quelle partie de l'héritage est soumise à l'impôt. Le Luxembourg offre des exemptions spécifiques qui permettent de transférer certains montants de l'héritage en franchise d'impôt ;
Les héritages suivants sont exonérés :
- La part légale de l'héritage correspondant aux héritiers en ligne directe (ascendants ou descendants).
- Héritages entre époux ou entre partenaires d'un partenariat enregistré depuis au moins trois ans avant la succession.
- Successions dont la valeur, déduction faite des dettes, ne dépasse pas 1 250 euros.
- Les biens immobiliers situés à l'étranger qui font partie de l'héritage d'un résident luxembourgeois.
- Sous certaines conditions, les biens meubles situés à l'étranger.
La dernière étape consiste à déterminer le taux d'imposition applicable. Les taux d'imposition sur les successions au Luxembourg varient en fonction du lien de parenté entre le défunt et le bénéficiaire.
Les taux d'imposition sur les successions sont appliqués à la part nette reçue par chaque héritier, qui peut comprendre une part légale et une part extra-légale, chacune soumise à des taux différents.
Taux de base pour la partie légale | Taux de base pour la partie extra-légale | |
Ligne directe (ascendante ou descendante) | 0% | 2,5% à 5% |
Entre époux et partenaires civils liés depuis au moins 3 ans par une déclaration de partenariat civil avant l'ouverture de la succession. | 0% | 0% |
Entre frères et sœurs | 6% | 15% |
Entre oncles ou tantes et neveux ou nièces | 9% | 15% |
Entre l'adoptant et l'adopté (dans les adoptions simples) | 9% | 15% |
Entre grands-oncles ou grandes-tantes et petits-neveux ou petites-nièces | 10% | 15% |
Entre l'adoptant et les descendants de l'adopté (dans les adoptions simples) | 10% | 15% |
Entre toutes les autres personnes | 15% | 15% |
Les taux de base de l'impôt sur les successions augmentent si la valeur nette imposable de la part héritée par le successeur dépasse 10 000 euros selon le tableau suivant.
Montant imposable (euros) | Pourcentage d'augmentation par rapport au taux de base |
10,000 - 20,000 | 10% |
20,001 - 30,000 | 20% |
30,001 - 40,000 | 30% |
40,001 - 50,000 | 40% |
50,001 - 75,000 | 50% |
75,001 - 100,000 | 60% |
100,001 - 150,000 | 70% |
150,001 - 200,000 | 80% |
200,001 - 250,000 | 90% |
250,001 - 380,000 | 120% |
380,001 - 500,000 | 130% |
500,001 - 620,000 | 140% |
620,001 - 750,000 | 150% |
750,001 - 870,000 | 160% |
870,001 - 1,000,000 | 170% |
1,000,001 - 1,250,000 | 180% |
1,250,001 - 1,500,000 | 190% |
1,500,001 - 1,750,000 | 200% |
1,750,000+ | 220% |
Naviguer dans les méandres de l'impôt sur les successions au Luxembourg nécessite une solide compréhension du cadre juridique et de la réglementation fiscale. Pour obtenir des conseils personnalisés et garantir le respect de toutes les exigences légales, il est fortement recommandé de consulter un professionnel qualifié en droit des successions. Une bonne planification successorale et les conseils d'un expert peuvent contribuer à atténuer les problèmes potentiels et à faire en sorte que vos questions de succession soient traitées efficacement et conformément à la loi luxembourgeoise.
Foire aux questions (FAQ)
Comment minimiser les droits de succession grâce à la planification successorale ?
Que se passe-t-il si un héritier décide de renoncer à son héritage ?
Quelle est la différence entre les droits de succession et les droits de mutation par décès ?
Source: guichet.public.lu, www.csl.lu, www.justarrived.lu, www.fiduciaire-lpg.lu, pfi.public.lu, www.euodia.fr, www.expatica.com, e-justice.europa.eu
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