Chaque année, près de 800 enfants sont placés dans des orphelinats luxembourgeois.
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Ben Wicks, Unsplash
En réponse à l'interpellation parlementaire n° 1731, les ministres de la Justice, Elisabeth Margue, et de l'Education, Claude Meisch, ont expliqué le travail du Service de protection de la jeunesse (SCAS) et les processus liés au placement des enfants dans les foyers d'accueil et au contrôle de ces institutions.
Selon la loi de 1992 sur la protection de la jeunesse, le SCAS ne peut intervenir qu'à la demande du ministère public, il ne peut pas effectuer de contrôles de son propre chef. Le service effectue des enquêtes sociales, analysant les conditions de vie de l'enfant, son environnement et les risques potentiels. Si le parquet ou le tribunal trouve des motifs, le SCAS accompagne l'enfant et sa famille dans le processus de remédiation de la situation.
Au cours des 10 dernières années, le nombre de mineurs placés dans des institutions spécialisées a varié de 687 en 2015 à 819 en 2024. Les principales raisons sont la maltraitance (physique, sexuelle, psychologique), la négligence grave des besoins de l'enfant, la toxicomanie des parents ou l'abandon total des enfants. En cas de difficultés temporaires (maladie des parents, crise familiale), le placement volontaire d'un enfant dans un foyer est autorisé, mais aucune menace immédiate pour le bien-être de l'enfant n'est constatée.
Les centres d'accueil sont contrôlés par le ministère de l'éducation nationale par l'intermédiaire du Service Agréments. Les inspections sont basées sur le Plan national pour l'enfance et la famille, qui exige des institutions qu'elles respectent des normes strictes. Tous les six mois, les foyers doivent envoyer un rapport à l'Office national de l'aide à l'enfance (ONE), confirmant leur conformité.
En cas d'infraction, l'État peut révoquer la licence d'un refuge ou ouvrir une enquête. Le nouveau projet de loi 7994 propose des contrôles plus stricts, notamment l'introduction d'un système indépendant d'évaluation de la qualité et de mécanismes de plainte.
Si un abus est découvert, tout citoyen est tenu de le signaler au ministère public. Deux procédures parallèles sont engagées : une enquête pénale contre l'auteur présumé et une vérification pour savoir si l'enfant a besoin d'une protection supplémentaire.
Dans les cas d'urgence, le bureau du procureur peut immédiatement ordonner le retrait temporaire d'un enfant de sa famille, afin d'assurer sa sécurité. L'ensemble du processus fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, afin de garantir qu'il n'y ait pas de retard dans la protection des enfants.
Le ministère de l'éducation n'a pas connaissance de plaintes concernant des conditions inappropriées ou des abus dans les centres de garde d'enfants. Toutefois, le gouvernement ne tient pas de registres systématiques de ces incidents.
Si des violations sont constatées, les autorités peuvent retirer la licence de l'institution, en s'appuyant sur la loi de 1998 régissant les services sociaux et familiaux.
Le Luxembourg dispose d'un système de protection de l'enfance à plusieurs niveaux, comprenant des services sociaux, des tribunaux, des procureurs et des agences spécialisées. Toutefois, l'absence d'informations systématiques sur les violations commises dans les centres d'accueil peut indiquer des lacunes dans le suivi. Le nouveau projet de loi devrait renforcer la surveillance en garantissant la transparence des institutions d'accueil et des mécanismes de protection de l'enfance.