Le Luxembourg intensifie sa lutte contre les discours haineux sur le web

Priscilla Du Preez. Unsplash
En réponse à une enquête parlementaire de Françoise Kemp, quatre ministres - Elisabeth Margue, Yuriko Backes, Claude Meisch et Max Hahn - ont présenté un tableau actualisé de la propagation des discours de haine dans le pays et ont exposé les nouvelles mesures prises par l'État.
Selon BEE SECURE Stopline, une plateforme qui permet de signaler anonymement des contenus illégaux en ligne, les plaintes concernant des publications racistes, discriminatoires et radicales ont augmenté en 2024 :
- 448 URL ont été signalés comme étant des discours haineux, dont 263 ont été remis aux autorités ;
- 127 URL traitaient de contenus terroristes (contre 41 en 2023), dont 89 ont également fait l'objet d'une escalade.
Le contenu de ces messages comprenait des appels à la violence et à la haine fondés sur la nationalité, l'appartenance ethnique, la religion, le sexe et l'orientation sexuelle. Le nombre de publications glorifiant les actes de violence contre les hommes politiques et les communautés religieuses a augmenté.
L'article 457-1 du code pénal criminalise les discours de haine en public. Ces dernières années, le nombre de nouveaux cas a nettement diminué: de 160 en 2020 à 45 en 2024.
Les raisons en sont à la fois l'adaptation des méthodes d'enquête et les alternatives préventives aux mesures judiciaires. Le parquet propose de plus en plus souvent aux prévenus de participer au programme Dialog statt Hass de l'organisation Respect.lu. Ce programme vise à réfléchir et à travailler sur les motivations - de l'agression à la compréhension.
Pour l'année académique 2022-2023, BEE SECURE a lancé la campagne #NOHATEONLINE pour promouvoir la culture numérique et la compréhension des limites de la liberté d'expression. Le portail nohateonline.lu propose des conseils, des quiz et des informations de soutien pour les victimes et les témoins d'agressions en ligne.
En outre, le ministère de l'égalité (MEGA) et Respect.lu travaillent sur le projet "Civic Courage Online" (courage civique en ligne) afin d'éduquer et d'inspirer les utilisateurs à répondre activement aux discours de haine et à protéger les groupes vulnérables, en particulier les communautés LGBTIQ+ et les minorités.
Deux plans d'action nationaux sur la violence fondée sur le genre (y compris les formes numériques) et la protection des personnes LGBTIQ+ contre le harcèlement en ligne devraient être publiés à l'été 2025. Ces deux documents sont en cours d'élaboration par un groupe interministériel et deviendront la base juridique des futurs programmes.