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Crise des retraites à l'horizon : le CNFP prévoit le déficit budgétaire du Luxembourg

Joshua Hoehne, Unsplash

Joshua Hoehne, Unsplash

Une nouvelle analyse du budget luxembourgeois, présentée par Romain Bausch, directeur du CNFP, montre que les perspectives budgétaires du pays s'améliorent. Par rapport aux prévisions de mars 2024, le déficit attendu a été réduit de 493 millions d'euros par an pour la période 2024-2027, et ce malgré le ralentissement de la croissance économique et l'introduction du paquet d'allégements fiscaux "Entlaaschtungs-Pak" au cours de l'été 2024. Le CNFP prévoit que la situation financière réelle sera encore meilleure que celle prévue dans le budget actuel.

Depuis 2015, le CNFP joue un rôle clé dans le contrôle du respect des règles budgétaires et des prévisions macroéconomiques au Luxembourg. Alors que les projections à long terme comportent de nombreuses incertitudes, la question de l'évolution démographique et du vieillissement de la population devient centrale dans le débat sur l'avenir économique du pays.

Malgré cela, les députés ont remis en question la stratégie du ministère des finances consistant à surestimer le déficit. L'idée d'un fonds souverain a été discutée, où les excédents budgétaires pourraient être canalisés pour une utilisation future.

La viabilité à long terme du système de retraite est une préoccupation majeure. Selon le CNFP, le premier déficit de la sécurité sociale est attendu dès 2028, et les transferts du Fonds général de compensation (FDC) vers le Fonds de pension commenceront en 2026. Les représentants du CNFP ont proposé plusieurs scénarios basés sur les données du rapport sur le vieillissement 2024 de la Commission européenne. Le scénario principal prévoit que la population du Luxembourg atteindra 976 000 personnes en 2027, et un scénario plus optimiste, 1,3 million de personnes en 2070.

Une conclusion intéressante est qu'avec une croissance économique accélérée, l'impact des paiements de pension sur la dette publique peut être contenu plus longtemps. La dette devrait rester inférieure à 60 % du PIB (le niveau cible de l'UE) jusqu'en 2040-2050. Toutefois, même ces projections s'accompagnent d'une incertitude considérable.

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