Transparence pour tous : Les députés veulent renforcer le contrôle des maires

Tahir osman, Unsplash
La question des conflits d'intérêts et de la transparence dans la fonction publique a été une fois de plus au centre de l'attention au Luxembourg. André Bauler s'est étonné que les élus communaux soient soumis à des exigences de transparence moins strictes que les parlementaires ou les membres du gouvernement.
En réponse à son interpellation parlementaire, le ministre de l'Intérieur Léon Gloden a répondu que des amendements au projet de loi 2022 sont déjà en cours de préparation et "seront soumis avant la fin de l'année". Selon le ministre, les nouvelles règles seront basées sur celles déjà en place pour les députés et les ministres et seront discutées avec le Syndicat des communes et municipalités du Luxembourg (Syvicol).
"Il n'est pas possible que certains élus soient soumis à des normes plus strictes que d'autres", a déclaré M. Bauler. Selon lui, les bourgmestres et les échevins devraient au moins être soumis aux mêmes normes que les politiciens nationaux. Il soulève la question des conflits d'intérêts potentiels, en particulier dans un petit pays où l'intersection des liens personnels et professionnels est souvent inévitable.
Une proposition consiste à créer un registre des réunions avec les parties prenantes et des déclarations d'intérêts financiers. Dans le même temps, M. Bauler met en garde contre les excès, faute de quoi personne ne voudra s'impliquer dans la politique locale. Des réglementations trop strictes ou bureaucratiques peuvent décourager les citoyens actifs.
Le problème soulevé par Bauler pose la question importante de savoir si le Luxembourg est prêt à construire une culture unifiée de la responsabilité politique dans laquelle les mêmes règles s'appliquent à tous les niveaux de gouvernement. Aujourd'hui, des mécanismes sont déjà en place au niveau de l'État pour suivre les contacts, les déclarations d'intérêt et le patrimoine, mais le niveau municipal reste une zone d'ombre.
L'initiative visant à amener tous les niveaux de gouvernement à une norme commune de transparence est un pas important vers le renforcement de la confiance du public dans les institutions. La seule question qui se pose est de savoir si un équilibre sera trouvé entre le contrôle et la fonctionnalité, afin que la réforme n'entraîne pas un exode du personnel de l'autonomie locale.