Le Luxembourg demande une révision des interventions violentes en psychiatrie

Galina Nelyubova, Unsplash
Un nouveau rapport initié par le Médiateur luxembourgeois Claudia Monti fait la lumière sur un sujet controversé et douloureux - les mesures coercitives en psychiatrie, en particulier pour les enfants et les adolescents. Il s'agit de la contention physique des patients, de la restriction de leur mobilité, parfois de l'isolement. Tout cela affecte non seulement la santé, mais aussi les droits de l'homme fondamentaux : le droit à la liberté et à la dignité.
Le rapport cite des cas où des enfants ont été étroitement enveloppés dans des couvertures pour limiter leurs mouvements. Ces mesures, souligne Monty, peuvent être extrêmement traumatisantes, surtout dans une situation où personne n'explique au patient ce qui se passe et pourquoi. "Pour les enfants, il ne s'agit pas seulement d'une restriction physique. C'est un sentiment d'incompréhension totale et de perte de contrôle", note le médiateur.
La révélation que chaque clinique du pays utilise des mesures coercitives "à sa propre discrétion" est particulièrement troublante. Dans certains endroits, un médecin intervient, mais seulement après coup, et dans d'autres, les décisions sont prises par le personnel médical sans aucune consultation d'un médecin. Cette fragmentation crée un vide juridique et un risque d'abus systémique.
La documentation des incidents de violence s'est avérée souvent superficielle ou inexistante. De plus, les solutions alternatives pour faire face aux situations graves ne sont même pas considérées comme une option.
Le Médiateur ne s'est pas contenté de critiquer, il a suggéré des mesures concrètes. Parmi celles-ci :
- Introduction d'une législation nationale unifiant les règles d'utilisation des mesures coercitives dans toutes les institutions psychiatriques.
- Documentation complète obligatoire pour chaque cas.
- Développer la communication entre le personnel médical et les patients, en particulier les enfants.
L'objectif principal est de faire en sorte que les interventions violentes soient vraiment l'exception plutôt qu'une partie habituelle de la routine de traitement.
Le problème dont parle Claudia Monti se situe à la frontière entre la médecine et les droits de l'homme. Toute forme de coercition dans un environnement thérapeutique n'est pas seulement un acte d'intervention, mais aussi un test de maturité du système : est-il capable de faire preuve d'empathie, d'expliquer, de chercher d'autres voies ? Ou bien la commodité du personnel l'emporte-t-elle une fois de plus sur les intérêts du patient ?